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Energie : “le charbon, un marché en surcapacité de 45Mt en 2020”

En perte de vitesse sur le marché des produits énergétiques, le charbon a été un des trafics principaux des ports mondiaux durant de nombreuses années.

Transition écologique oblige, il plie devant la biomasse, le gaz naturel et l’éolien et subit également la crise sanitaire mondiale.

En 2018, malgré des flux mondiaux en hausse, à 1,2 Mdt, ces derniers sont en chute dans certaines régions du monde et principalement en Europe. La Chine a longtemps été le plus gros consommateur mondial de charbon pour le chauffage et la sidérurgie et ses stocks influaient les évolutions du prix. L’épidémie de coronavirus a eu des effets considérables sur le charbon. Malgré la décision du gouvernement chinois, avant cette crise sanitaire, de réduire ses importations et de privilégier ses producteurs nationaux, de Janvier à Novembre 2019, la Chine a acheté 299 Mt pour le chauffage et l’industrie. Selon des estimations réalisées fin Décembre, les importations devraient être réduites de 25 Mt en 2020, impactées par la politique chinoise qui privilégie ses propres producteurs.

Le terminal sud-africain de Richard’s Bay déplore un repli du trafic en Mars 2020. Malgré un confinement décrété le 26 Mars dernier, les mines de charbon sud-africaines étaient autorisées à poursuivre leur activité, de même que les trains à destination du port. L’offre se maintient mais du fait que la Chine privilégie désormais une production nationale alors qu’elle consommait la moitié de la production mondiale, la demande enregistre une baisse importante. Le charbon sud-africain, qui part principalement sur l’Asie du Sud-Est, accuse une chute de 12 % sur la moyenne des mois de Mars entre 2015 et 2020. L’Inde et la Corée du Sud qui est passée de 300 000 t importées par trimestre à 0 et qui privilégie désormais ses centrales à gaz ont également diminué leurs consommations du fait du confinement, contrairement au Sri Lanka et au Vietnam. Cependant, les pertes ne compensent pas les gains.

« La Colombie, parmi les premiers producteurs mondiaux de charbon, pourrait se déclarer en force majeur si la situation dans les mines et les opérations logistiques ne se résolvent pas ». Par crainte de la contamination au Covid-19, les employés des mines n’ont pas repris le travail. Idem dans les transports. Drummond, principal producteur colombien de charbon, produit encore mais moins. Il a utilisé ses stocks dans le port de Drummond et devra alors arrêter son activité si les opérations logistiques ne redémarrent pas. « Dans le nord-ouest du pays, des groupes sont intervenus pour arrêter la ligne de chemin de fer, obligeant ainsi des producteurs à annuler des chargements à Puerto Bolivar ».

Malgré cela, Rodrigo ECHEVERRI, Directeur de recherche sur le charbon auprès de Noble, a constaté une bonne activité en Colombie sur les exportations durant le 1er trimestre, s’imposant même selon lui sur les marchés asiatiques. Une hausse de 1 % qui doit être comparée au 1er trimestre 2019 au cours duquel la Colombie avait très peu exporté. La Turquie, principale importateur de charbon colombier, cherche de nouvelles alternatives et se tourne vers la Russie, d’autant que les chemins de fer russes accordent une baisse de 12,8 % du transport vers les ports russes baltes et de la Mer Noire.

Les flux de charbon devraient baisser significativement du fait de la crise sanitaire liée au coronavirus et les premières estimations tablent sur une surcapacité de 45 Mt environ pour l’année 2020. La demande devrait chuter de 7,2 % à 927 Mt, plus forte sur le bassin Pacifique qu’Atlantique, de même que l’offre en recul de 2,7 % à 972 Mt. Selon Rodrigo ECHEVERRI , difficile de voir la situation changer à court terme sans une politique de réduction de l’offre émanant des miniers mais aucun grand groupe ne le souhaite. Enfin, il estime que la demande de la Chine devrait reculer de 3,2 % (- 7 Mt) et l’Inde – 6 % (- 160 Mt). La demande en Europe va sensiblement se réduire de 32,5 % (- 27 Mt). En Méditerranée ainsi qu’ en Amérique du Nord et du Sud, la demande devrait rester stable.

Le Japon et la Corée du Sud bénéficient d’une chute des prix du gaz pour reporter leur consommation au détriment du charbon. L’offre et la demande devraient être réévalués en fonction du prix du baril et du gaz d’une part, mais surtout des politiques de relance économique de chaque pays au sortir de la crise sanitaire mondiale, qui impacteront également les taux de fret. Les analystes indiquent que c’est le redémarrage de l’industrie sidérurgique et notamment automobile qui pourrait redynamiser les flux de charbon.

Source : JMM 23.04.2020

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