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Energie : pétrole, une question de stockage

Avec une production en hausse et l’effondrement de la demande de produits pétroliers, les capacités de stockage diminuent. Même les supertankers stockent en mer. Cette situation engendre un surcoût ce qui par conséquent accentue la pression sur les cours du brut, qui chutent.

Les surplus de production s’accumulent. Les analystes de l’Oxford Institute for Energy Studies redoutent que le monde « arrive à court de capacités de stockage », compte tenu d’une énorme différence entre l’offre et la demande.

Antoine ROSTAND, PDG de Kayrros qui évalue les données grâce aux images satellite, estime pour sa part qu’il ne reste plus que « 600 millions de barils de capacités de stockage dans le monde. Une situation sans précédent ». Selon lui, d’ici deux mois et demi, il n’y en aura plus de disponibles.

Selon Florian THALER, cofondateur de la plateforme d’analyse de données OilX, des capacités encore disponibles aux Etats-Unis, en Chine, en Inde, en Corée et au Japon s’arrachent à prix d’or. L’Afrique du Sud et les Caraïbes en proposent encore. Aux Etats-Unis, le confinement de la population va engendrer un effondrement de la demande et les capacités vont diminuer très rapidement. Certaines raffineries américaines ont cessé le raffinage faute de stockage disponible.

Les oléoducs, les wagons de chemin de fer ou les tankers, devenus des entrepôts flottants, ne servent désormais plus seulement de moyens de transport du pétrole. Sémiramis ASSIMAKOPOULOU, de Signal Group chargé d’évaluer les disponibilités de pétroliers en temps réel, estime que c’est 12 % de la flotte de navires de très grande capacité qui est concernée. Un VLCC, capable de transporter 2 millions de barils, se louait 30 000 $ par jour début Mars. Aujourd’hui, c’est 150 000 $ par jour voire 200 000 $ comme brièvement atteint en Mars.

Plus personne ne veut acheter de pétrole puisque le stocker coûte trop cher, d’où l’impact sur les prix. Les producteurs sont contraints de se débarrasser de leurs stocks pour éviter de fermer des puits, ce qui coûte très cher et peut endommager les installations de manière définitive.

Conséquence : le prix du baril s’est encore effondré le 20 Avril. A la bourse de Paris, en début de soirée, le Brent, produit en Mer du Nord et principale référence du marché mondial, cotait moins de 1$ le baril, tombant ensuite en-dessous de zéro. Plusieurs analystes estiment que les prix, qui concernaient une livraison en Mai, vont remonter pour la prochaine livraison prévue en Juin. A la bourse de New-York, le WTI, prix du baril de brut texan, a clôturé à -37,63 $.

Le Brent et le WTI suivent habituellement quasiment les mêmes courbes de prix. Francis PERRIN, Directeur de recherche à l’Iris, estime que l’écart observé hier est artificiel car on compare le contrat à terme Brent en Juin à celui du WTI en Mai. A échéance Juin, les deux valeurs sont beaucoup plus proches.

Au Canada, quatrième producteur mondial de pétrole, les prix négatifs sont déjà apparus, le Western Canadian Select s’échangeait lundi à -0,15 $.

23 pays, Membres de l’OPEP, sont parvenus à un accord pour réduire la production mondiale. Mais avec une demande paralysée, la reprise de la consommation n’est pas attendue avant plusieurs semaines. Pour preuve, la demande mondiale en Avril est inférieure de 29 millions de baril par jour par rapport à l’année précédente.

Sources : Les Echos 14.04.2020 / Le Figaro 21.04.2020 / Paris Normandie 21.04.2020

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