La croisière a connu en 2024 une croissance soutenue, notamment avec l’essort du marché américain. Pour- tant, en France, elle est en léger repli par rapport à 2023. Le secteur bat un nouveau record, avec 34,6 millions de passagers transportés dans le monde. C’est une progression de 9,15 % par rapport à 2023, et de 16,5 % par rapport à 2019 (29,7 millions de passagers) qui affichait alors son plus haut niveau avant la crise sanitaire.
Cette progression est conforme aux prévisions de la CLIA , avec une tendance similaire pour 2025, à 37,7 millions de passagers. Le cap des 40 millions devrait être atteint d’ici 2027.
Le secteur a triplé de volume en plus de 20 ans. De nouveaux paquebots renforceront la flotte, avec des navires offrant des capacités plus importantes. En effet, d’ici 2036, 73 nouveaux navires seront livrés, avec 176 000 lits, alors que la flotte actuelle en compte 700 000. En 2025, 15 nouvelles unités seront livrées. La croisière ne représente que 2 % du tourisme mondial. Les retombées économiques sont énormes, évaluées par la CLIA en 2023 à 168,6 Md$ à l’échelle mondiale.
L’Europe représente le second marché après les Etats-Unis. Le vieux continent étant un berceau de la construction navale, la CLIA estime que cette industrie a contribué à hauteur de 55 Md€ à la production européenne, soutenant 440 000 emplois.
En 2024, le marché européen a représenté 8,4 millions de passagers (+ 2,8 %). La majeure partie de la croissance globale se situe cependant sur le marché nord-américain, avec 20,1 millions de passagers. Les Etats-Unis ont pesé en 2023 pour 16,9 millions sur le total de 18,1 millions de passagers nord-américains. Les compagnies, y compris euro- péennes, concentrent donc leurs flottes vers les Etats- Unis, le marché le plus dynamique et le plus rentable.
En Europe, en 2023, c’est l’Allemagne qui était en tête (2,51 millions de passagers), suivie du Royaume- Uni (2,4 millions), de l’Italie (1,17 million), de l’Espagne (586 800) et de la France (575 500 passagers). La CLIA annonce pour la France en 2024 une baisse de 2 500 passagers par rapport à 2023 (573 000 passagers). Le marché français a pourtant accueilli deux nouvelles compagnies, CFC et Exploris. Leurs activités a permis de limiter la baisse du marché français.
Contrairement à l’Italie et à l’Espagne où les réservations se font de manière anticipées, les Français réservent plutôt à la dernière minute. Mais les compagnies ont tendance à consacrer plus de cabines sur les marchés plus réactifs, au détriment du marché français. Et comme les ports français ont proposé moins de départs en 2024, les capacités ont été redéployées sur des zones plus actives et rémunératrices.