Maritime : les céréales sauvent les trafics des ports français, en déficit de conteneurs

Dans un contexte économique difficile, au premier semestre 2020, les céréales bénéficient aux trafics des ports français. La France, un des greniers de l’Europe, a bénéficié d’une campagne céréalière remarquable grâce à la qualité des blés et de l’orge. Certains ports enregistrent même une hausse de leurs trafics.

Haropa signe une campagne céréalière record avec 9,8 Mt, soit + 30 % par rapport à 2019 et + 10 % par rapport à son année record de 2016.

La reprise des chantiers en Ile-de-France et en Normandie se répercutent sur les trafics BTP, en hausse.

Les vracs liquides ont été particulièrement touchés par le contexte économique, la consommation d’hydrocarbures ayant été durement impactée par les mesures de confinement de Mars à Mai 2020.

Au Havre, l’arrêt de la Raffinerie de Normandie à Gonfreville l’Orcher a eu des répercussions sur le trafic de vracs liquides, malgré une nouvelle dynamique apportée par le déconfinement aux produits raffinés importés.

Les marchandises diverses ont été particulièrement touchées par les mouvements sociaux de fin 2019/début 2020 d’une part et la pandémie d’autre part. Cela se traduit par un recul de 27 %, à 1,1 MEVP. Le repli au premier trimestre était de 25 %, en plein conflits sociaux. La pandémie n’a pas permis de rattraper les pertes.

La Rochelle enregistre un trafic total en hausse de 3,5 %, à 4,1 Mt, grâce aux céréales qui représentent 2,05 Mt. A l’inverse, les produits pétroliers reculent de 0,5 %, à 1,1 Mt, de même que les vracs agricoles (engrais et alimentation animale), – 14 %, et les produits forestiers, – 23 %. 

Marseille-Fos voit pour sa part son trafic céréalier en hausse de 21 %. Le terminal des Tellines profite de la bonne qualité et du prix bon marché de la production française. Le port phocéen accuse toutefois un recul des conteneurs de 17 %, à 617 105 EVP, une tendance qui semble s’inverser au vu des résultats à fin Juin 2020. Ces résultats sont comparables aux concurrents Barcelone et Gênes. Les vracs liquides progressent de 2,1 %, grâce à l’importation de bio-carburant et de gaz naturel.

Les ports européens ont également souffert des conséquences de la crise sanitaire. A Rotterdam, les vracs solides reculent, notamment le charbon et le minerai de fer qui ont souffert de l’arrêt des sidérurgies allemandes durant le confinement. A cela s’est ajoutée la chute des prix du gaz, privilégié par les ménages au détriment du charbon. Le port a souffert de la pandémie et de la baisse de consommation de produits pétroliers, en chute de 9 % à 99 Mt. Quant aux conteneurs, à l’image d’autres ports européens, le trafic recule de 7 %, à 7 MEVP. Les conteneurs ont été impactés par les nombreuses annulations d’escales, particulièrement en Avril et Mai 2020.

Même constat à Anvers où le trafic de fertilisants progresse de 1 % mais ne suffit pas à compenser la perte du trafic de charbon, délaissé au profit d’autres sources d’énergie verte. A noter que le trafic conteneurs a été maintenu, + 0,4 %, franchissant les 6 MEVP.

Hambourg voit son trafic conteneurs reculer de 12,4 % à 4,1 MEVP.

L’Espagne a été durement touchée par la pandémie. Le trafic du port de Barcelone recule de 20,5 % à 1,3 MEVP. Les importations ont été particulièrement touchées, – 15 %. En nombre d’EVP, les exportations affichent – 3 %. Mercé CONESA, Président du port de Barcelone, déclare que « la tendance actuelle et à la récupération de trafics ».

Autre pays durement touché par la pandémie, l’Italie. Gênes perd 26,5 % de son trafic sur le seul mois de Juin 2020, une tendance qui semble s’inverser sur Juillet puisque le recul est de 12,2 %, à 1,4 MEVP.

A noter que les importations de Chine reculent de 24,5 %.

Source : Ports et Corridors – 07.09.2020 / Photo : ©GPMH